La Mariée du Nil vérité et légende (2)

Jeudi 27 Août 2020-00:00:00
' Magdi Chaker

 

Le fait de lancer dans le Nil une poupée en bois ayant la forme d'une vraie fille était l’une des traditions de la cérémonie.  

On remarquait pourtant une sorte d’exagération à laquelle certains ont eu recours en relatant les événements du mythe, en prétendant que la fille jetée dans l’eau de la rivière réapparaîssait de nouveau. Ils ont imaginé aussi que la moitié inférieure de la fille s'est transformée en poisson puisque la rivière ne dévore pas ses épouses, voire elle les laisse plutôt vivre dans ses profondeurs comme les poissons. 

Après la découverte des Pierres de Rashid durant la campagne française d’Egypte, les chercheurs ont été encouragés à effectuer une étude sérieuse de l'histoire de l'Egypte ancienne. 

Parmi ceux-ci, le chercheur français Paul Langier, qui s'est consacré à l'étude de l'histoire de la mariée du Nil. 

Longier a découvert que les anciens Égyptiens ne jettait pas de filles dans le Nil, cependant ils jetaient un poisson appelé « Atoum » ou « Gong ». 

Ce genre de poisson ressemblait de loin à l’être humain, au point que certains chercheurs le nommaient « l’homme de la mer ». 

La femelle de ce poison avait des cheveux épais sur le dos, et quand elle nageait elle se balançait comme une danseuse. 

Les anciens Égyptiens décoraient ce poisson de couleurs vives et couronnaient sa tête de roses et de fleurs. Il est à noter que ce genre de poison a été découvert, il y a quelques années, au lac Qaroun à Fayoum. 

Ils ont également découvert des poupées en faïence dans le Nil, ce qui signifie que les anciens Egyptiens n'ont pas jeté de filles dans l’eau. 

A l'époque mamelouke, les Égyptiens ont eu l’idée de lancer une vraie mariée dans le Nil, ils amenaient des filles bien entraînées à la natation et les jetaient dans le fleuve. 

Elles nageaient ensuite jusqu'à la plage lors de la célébration.  

Aucun des historiens qui ont décrit les coutumes pharaoniques, et les traditions de l'Egypte ancienne, comme Hérodote, Théodore de Sicile, Plutrac et Clément d'Alexandrie, n’ont traité la légende de la mariée du Nil. 

L'histoire est témoin que la civilisation égyptienne est prestigieuse et n'a jamais connu à travers les âges des victimes humaines. 

De même, les inscriptions des temples égyptiens et les papyrus qui montrent les différents aspects de la vie à cette époque ainsi que les traditions et les rites religieux ne mentionnent pas la légende de la mariée du Nil, et s'il s'agissait d'une histoire vraie, les inscriptions ne l’auraient pas négligée. 

L’écrivain égyptien Abbas Mahmoud al-Akkad a écrit dans son livre «Le génie d'Omar» : « on doute du récit de la Mariée du Nil qui s’oppose largement à la culture des Egyptiens tout à fait loin de ce genre de sacrifice humain. 

Il est bien établi que les Egyptiens ont jeté dans le Nil une poupée en bois sous la forme d'un être humain. 

Trois panneaux en écriture hiéroglyphique ont été découverts à Jabal al-Sélsah à Assouan contenant trois décrets datant des roi Séthi I, Ramsès II et Merenptah dans la période comprise entre 1300 et 1225 av Jc. 

Ces décrets prouvent que les célébrations étaient organisées deux fois par an en faveur de dieu Habi, parallèlement aux niveaux les plus hauts et les plus bas de la crue du fleuve. Au cours de ces cérémonies les Égyptiens présentaient au Nil divers sacrifices : animaux, légumes, fleurs et fruits. 

Pendant la conquête arabes de l’Égypte en 640 après JC, les Égyptiens étaient des adeptes du christianisme, cette religion divine interdisait absolument le sacrifie d’un être humain en le jetant vivant dans le Nil. 

Cependant cette légende est vécue dans la conscience égyptienne, et de nombreux écrivains et artistes l’ont incarnée dans leurs productions comme s’il s’agissait d’une réalité.